17,5 / 20
Couleur sombre et pourpre. Nez intense, fin, fruité et délicatement toasté. Ultra minutieux en entrée de bouche, avec un gras fin parcourant le palais et beaucoup de goût, le vin se déroule lentement, fondant et subtil. Tout à la fois dense et délicat, il persiste sur une finale soutenue et longue. Très beau déroulé.
93-95 / 100
The 2023 D'Issan shows excellent potential, unfurling in the glass with aromas of dark berries, cassis, pen ink and white flowers, followed by a medium to full-bodied, velvety and enveloping palate that's rich, fleshy and charming, with lively acids, good depth at the core and a long, sapid finish.
16+ / 20
Pleasing Cabernet-dominated aromas. Palate firm, fresh and structured but a bit recalcitrant today. Touch austere – needs to settle.
Commentaires
Regium mensis aris que deorum : Pour la table des Rois et l'autel des Dieux, telle est la devise du Château d'Issan, Troisième Grand Cru classé dans l'appellation Margaux. Ce vin fut en effet servi en 1152 au mariage d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri Plantagenêt, futur roi d'Angleterre. Depuis lors le Château d'Issan a bien grandi et fait désormais partie des vins les plus convoités de Margaux. Il se distingue par son caractère souple, charnu mais délicat, et par ses parfums intenses et provocants de fleurs séchées et de mûres. Souvent déjà très apprécié dans sa jeunesse, le Château d'Issan reste un grand bordeaux de garde.
Histoire du Château
Le Château d'Issan est l'un des domaines les plus anciens du bordelais. Son histoire remonte au Moyen Age. La propriété, qui se nommait alors Mothe Cantenac puis Théobon, produisait déjà un vin de qualité, apprécié des plus grands de ce monde. Située au bord de la Gironde, elle appartenait autrefois aux seigneurs de Cantenac. D'après certains historiens, cette place forte fut le point de ralliement des armées anglaises après leur défaite à Castillon-la-Bataille en 1453.
Puis pendant trois siècles, plusieurs familles vont se succéder à la tête du château : les Noailhan, les Meyrac, les illustres Ségur, les Salignac, les de La Vergne, Les Escodeca de Boisse… À partir de 1575, la famille d'Essenault prend le domaine en main et le rebaptise, par contraction de son nom, Château d'Issan. Le classement de 1855 consacre son fabuleux terroir et il accède au rang de Troisième Grand Cru classé. Issan est alors qualifié de Château avec les seuls Lafite, Margaux, Latour et Beychevelle. En 1866, Gustave Roy reprend le Château d'Issan, où il fait construire les premiers chais gravitaires. Il doit gérer la crise du phylloxéra et la replantation massive de pieds greffés qui suivra.
Aujourd'hui
Au XXe siècle, Issan connaît un renouveau grâce à l'impulsion de la famille Cruse qui entreprend des travaux de titan sur la propriété. Lionel Cruse mène à bien la restauration du château, la replantation du vignoble et la modernisation des structures. Depuis 1998, grâce aux investissements réalisés par son fils Emmanuel Cruse dans le vignoble et les chais, les vins d'Issan reflètent plus que jamais l'authenticité du terroir. Jacky Lorenzetti, entrepreneur audacieux, rejoint la famille Cruse dans cette aventure vinicole en 2012. Emmanuel Cruse rappelle avec humour : « Je m'occupais déjà pour lui, (président du club de Rugby Racing Métro 92), des châteaux Pédesclaux et Lilian Ladouys avant qu'il n'entre dans le capital du château familial. Avec lui, je travaille dans la sérénité. »
À force de ténacité, de passion et d'efforts, les différentes générations qui ont ainsi œuvré à la renaissance du Château d'Issan lui ont redonné toutes ses lettres de noblesse.